Mars 2025 - Une première opération sur le portefeuille 10 k€ !
Apprenez à investir intelligemment en bourse : des conseils pratiques, des stratégies claires et un accompagnement pour se constituer un patrimoine tout en apprenant.
Temps de lecture estimé : 6 min
Sommaire :
1/ Suivi du portefeuille
2/ OPR-RO sur Tarkett : un prix à contester
3/ Revue de presse
4/ Questions / Réponses
5/ Ressources pédagogiques
1/ Suivi du portefeuille
Ci-dessous la mise à jour du portefeuille 10 k€ avec le détail pour chaque valeur :
Il est en progression à + 14,80% depuis le début de l’année.
Il est possible de suivre le portefeuille en direct via ce lien. Dans un 2ème onglet, vous avez l’évolution du portefeuille dans le temps.
Cette forte hausse s’explique par l’annonce de l’actionnaire majoritaire de Tarkett concernant une offre publique de retrait au prix de 16 € par action. Nous reviendrons plus en détail sur cette opération dans la prochaine partie.
Comme mentionné précédemment, je n’apporterai pas de commentaire spécifique sur chaque valeur en l’absence de nouvelles significatives. Un point détaillé sera réalisé pour chaque valeur d’ici juin-juillet, ou en cas de cession d’une des valeurs.
Les résultats annuels d’IT LINK ont été publiés le 20 mars avec de bons résultats quand on sait que le secteur des ESN est en net ralentissement actuellement.
2/ Offre publique de retrait de Tarkett : un prix à contester
Lors de la publication de ses résultats 2024, le 20 février 2025, Tarkett a annoncé que son actionnaire majoritaire, Tarkett Participation – regroupant la famille Deconinck et le fonds d’investissement Wendel – envisageait de déposer une offre publique de retrait (OPR) suivie d’un retrait obligatoire au prix de 16,00 € par action. À première vue, ce prix peut sembler attractif comparé aux cours des derniers mois. Cependant, une analyse plus approfondie montre qu’il est loin de répondre aux attentes légitimes des actionnaires minoritaires. Les banques présentatrices (Rothschild, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole) ont effectué une valorisation détaillée, consultable à partir de la page 27 du document associé.
Voici, en quelques points clés, les principaux éléments qui remettent en question la pertinence de cette valorisation :
Sous-évaluation par rapport à l’OPA de 2021 : Le prix proposé de 16,00 € est inférieur de 20 % à celui de l’offre publique d’achat simplifiée (OPAS) de 2021, fixée à 20,00 €, alors que les performances financières de Tarkett se sont améliorées, avec un chiffre d’affaires passant de 2,6 Md€ en 2020 à 3,33 Md€ en 2024 et une marge EBITDA ajustée pré-IFRS 16 progressant de 7,4 % à 8,9-9,0 %
Méthodes de valorisation contestables : Les banques ont privilégié des approches discutables, telles que la référence au cours de bourse – artificiellement bas – et l’exclusion des multiples transactionnels, dans une démarche apparente visant à minimiser la valorisation de l’entreprise.
Sous-valorisation de la division Sport et surreprésentation du segment russe : Le rapport met exagérément en avant les défis du marché russe, qui ne représente que 10 % du chiffre d’affaires, tout en reléguant au second plan la division Sport, activité avec le plus fort potentiel du groupe. Cette dernière, en croissance annuelle de 3,6 % et fortement rentable, est un leader mondial dont le potentiel est dilué dans la valorisation. Des transactions comparables, comme l’acquisition des activités nord-américaines de TenCate Grass par Leonard Green & Partners en 2023 pour environ 450 M$ USD (multiple VE/EBITDA estimé à 10x), suggèrent une valeur additionnelle de 2 à 3 € par action pour ce segment stratégique.
Ces éléments, parmi plein d’autres, révèlent une sous-valorisation manifeste de Tarkett et plaident en faveur d’un relèvement du prix de l’offre. Un seuil minimum de 20,00 €, aligné sur l’OPA de 2021 et plus cohérent avec les fondamentaux actuels, apparaît justifié.
Suite à des articles parus dans les Échos, le cours de bourse se situe au dessus des 16 euros et certains parient sur un relèvement de l’offre comme il en a été de même pour IDSUD suite à la demande de l’AMF. Un rapport critique sur la valorisation sera rendu public par un actionnaire minoritaire qui conteste l’offre et il vous sera partagé.
Si vous souhaitez en savoir plus vous pouvez lire le post d’un actionnaire minoritaire sur la situation.
3/ Revue de presse
L’article d’Antoine Levy, publié dans Les Échos : Le curieux cas du patrimoine fantôme des Français met en lumière une contradiction frappante dans la gestion du patrimoine financier des Français. Alors que le patrimoine moyen par ménage dépasse 300 000 euros, la performance réelle de cette richesse reste faible. Levy explique que cette stagnation s’explique par une allocation trop prudente des actifs financiers : une grande partie est investie dans des produits peu risqués (Livret A, assurance-vie en fonds euros) aux rendements faibles, mais soumis à des frais de gestion élevés. L’auteur pointe également une préférence culturelle pour la défiscalisation au détriment du rendement brut, ce qui conduit à des choix d’investissement irrationnels.
L’économiste souligne que cette gestion passive est en partie liée à la sécurité financière offerte par le système social français (retraite, santé, chômage). Les ménages, en particulier les retraités, n’ont donc pas besoin de mobiliser leur épargne pour maintenir leur niveau de vie, ce qui freine la recherche de rendements plus élevés. Pour remédier à cette inertie,
Antoine Levy propose trois pistes : améliorer la culture financière des Français, stimuler la concurrence dans le secteur de l’épargne pour réduire les frais, et harmoniser la fiscalité entre les placements. Cet article met ainsi en évidence un paradoxe : la richesse financière des Français est élevée, mais elle reste “fantôme” car mal exploitée, freinant à la fois la performance individuelle et le dynamisme économique global.
=> Cela pourrait plaider en faveur de la capitalisation des retraites en France et surtout de modules d’éducation sur l’investissement au lycée et dans les études supérieurs.
4/ Questions / Réponses
1/ Je souhaite débuter en bourse mais je ne sais pas où par commencer. Comment faire ?
Investir en bourse peut sembler intimidant au début, mais avec une approche structurée, c’est tout à fait accessible. Voici comment vous lancer étape par étape.
Étape 1 : Définir votre cadre d’investissement
Avant de vous engager, prenez le temps de réfléchir à quelques questions essentielles pour clarifier vos objectifs et votre tolérance au risque :
Suis-je prêt à perdre l’argent que j’investis ? La bourse comporte des risques, et il faut être à l’aise avec l’idée que la valeur de vos placements peut baisser.
Quel est mon horizon d’investissement ? Investissez-vous pour quelques mois, quelques années ou à plus long terme ? Votre stratégie en dépendra.
Quel est mon profil de risque ? Préférez-vous la prudence (placements stables, rendements modérés) ou êtes-vous prêt à prendre des risques pour viser des gains plus élevés ?
Quel est mon niveau de connaissance ? Êtes-vous novice ou avez-vous déjà des notions ? Cela influencera vos choix et le temps à consacrer à votre apprentissage.
Étape 2 : Adopter de bonnes pratiques
Une fois votre cadre défini, suivez ces principes de base pour investir intelligemment :
Diversifiez vos investissements : Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Répartissez votre argent entre différents secteurs (technologie, santé, énergie, etc.) et sociétés.
Informez-vous avant d’agir : Ne vous lancez jamais dans un investissement sans avoir compris ce que vous achetez – lisez, analysez, posez des questions.
Rendement élevé = risque élevé : Chercher des gains rapides à court terme implique souvent des placements plus volatils. Soyez prêt à accepter cette incertitude.
Évitez le levier financier : S’endetter pour investir (emprunter pour acheter des actions) amplifie les gains, mais aussi les pertes. Pour débuter, restez prudent et utilisez uniquement vos fonds propres.
Résistez à l’effet de foule : Ne vous précipitez pas pour acheter ou vendre sous le coup de l’émotion après une forte variation du cours. Prenez vos décisions après réflexion, pas par simple mimétisme.
Pour commencer concrètement :
Commencez avec une somme modeste que vous êtes prêt à risquer.
Formez-vous grâce à des ressources gratuites (livres, podcasts, tutoriels) pour mieux comprendre les mécanismes boursiers.
Ouvrez un compte chez un courtier en ligne ou via votre banque.
2/ Quel compte ouvrir ? PEA, un PEA-PME, un compte titres ou bien une assurance vie ?
Choisir le bon compte dépend de vos objectifs, de votre horizon d’investissement et de votre appétence au risque. Voici un comparatif des principales options pour débuter en bourse :
PEA (Plan d’Épargne en Actions) – Le plus avantageux fiscalement
Pour qui ? Les investisseurs à long terme (minimum 5 ans) souhaitant miser sur les actions européennes avec une fiscalité optimisée.
Caractéristiques :
Investissements possibles : Actions de sociétés européennes (France, UE, Norvège, Islande) et ETF éligibles.
Plafond : 150 000 € de versements.
Fiscalité :
Après 5 ans : Exonération d’impôt sur les plus-values, seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) s’appliquent.
Avant 5 ans : Flat tax de 30 % (impôt + prélèvements sociaux) et clôture du PEA.
Avantages : Frais souvent faibles, protection fiscale après 5 ans.
Limites : Pas d’accès aux actions américaines, asiatiques ou émergentes.
PEA-PME – Un complément pour les PME et ETI européennes
Pour qui ? Ceux qui veulent investir dans des petites et moyennes entreprises européennes tout en profitant des avantages fiscaux du PEA.
Caractéristiques :
Investissements possibles : Actions de PME et ETI européennes.
Plafond : 225 000 € (cumulable avec le PEA mais montant cumulable de 225 k€).
Fiscalité : Identique au PEA (exonération après 5 ans).
Avantages : Potentiel de croissance élevé grâce aux PME.
Limites : Choix restreint aux PME, mêmes restrictions géographiques que le PEA.
Astuce : Ouvrez un PEA et un PEA-PME avec un versement initial symbolique (ex. 100 € chacun) pour lancer la période de 5 ans et bénéficier de la fiscalité avantageuse plus tard.
Compte Titres Ordinaire (CTO) – La liberté totale
Pour qui ? Les investisseurs cherchant une flexibilité maximale pour investir partout dans le monde.
Caractéristiques :
Investissements possibles : Actions (mondiales), ETF, obligations, matières premières, produits dérivés, voire cryptomonnaies (selon le courtier).
Plafond : Aucun.
Fiscalité :
Dividendes et plus-values : Flat tax de 30 % (ou barème progressif de l’impôt sur le revenu, au choix).
Avantages : Accès illimité aux marchés internationaux et retraits possibles à tout moment.
Limites : Pas d’avantage fiscal, contrairement au PEA.
Assurance-vie – Sécurité et gestion patrimoniale
Pour qui ? Les investisseurs prudents visant un équilibre entre sécurité et rendement à long terme, avec un volet successoral.
Caractéristiques :
Investissements possibles : Fonds en euros (capital garanti) et unités de compte (actions, obligations, immobilier).
Plafond : Aucun.
Fiscalité :
Après 8 ans : Abattement annuel de 4 600 € sur les gains (9 200 € pour un couple), prélèvements sociaux (17,2 %) sur le reste.
Avantage successoral : Transmission optimisée fiscalement.
Avantages : Sécurité du fonds en euros, diversification via les unités de compte.
Limites : Rendements faibles sur les fonds en euros, frais de gestion souvent élevés.
Des supports comme le PER (Plan d’Épargne Retraite) ou l’assurance-vie luxembourgeoise existent, mais pour débuter, PEA, CTO et assurance-vie suffisent largement.
3/ Par quel courtier passer ?
Ci-dessous un comparatif rapide. Pour ma part, j’utilise Boursorama et Bourse Direct. Trade Republic vient de lancer son PEA.
1. Bourse Direct – Meilleur rapport qualité/prix
✅ Points forts :
✅ Frais très compétitifs (1,99 € par ordre jusqu’à 500 €)
✅ Plateforme complète et intuitive
✅ Aucun frais d’ouverture, de tenue de compte ou d’inactivité
❌ Points faibles :
❌ Interface un peu datée
❌ Service client parfois lent
2. Fortuneo – Le plus complet pour un PEA + assurance-vie
✅ Points forts :
✅ Frais de courtage compétitifs (à partir de 1,95 € par ordre)
✅ Interface intuitive et claire
✅ Large choix d’ETF et d’actions françaises/européennes
✅ PEA gratuit si au moins un ordre par mois
❌ Points faibles :
❌ Sélection d’ETF légèrement inférieure à celle de Bourse Direct
3. Trade Republic – Ultra moderne et mobile
✅ Points forts :
✅ Frais ultra bas : 1 € par ordre
✅ Application simple et ergonomique
✅ Bonne sélection d’ETF et d’actions européennes
✅ Frais de garde = 0 €
❌ Points faibles :
❌ Interface uniquement mobile (pas de version desktop)
❌ Moins de profondeur d’analyse que les plateformes classiques
Boursorama – Le plus pratique pour une gestion bancaire centralisée
✅ Points forts :
✅ Frais compétitifs (1,99 € par ordre jusqu’à 500 €)
✅ Aucun frais de tenue de compte
✅ Intégration avec un compte courant Boursorama
❌ Points faibles :
❌ Sélection d’actions et d’ETF moins large que chez Bourse Direct
❌ Frais un peu plus élevés pour les gros ordres
5/ Ressources pédagogiques
Si vous souhaitez tester vos connaissances en finance d’entreprise, voici les examens réalisés par le Master de Finance à HEC avec le corrigé :
https://www.vernimmen.net/Entrainement/Examen_intermediaire_HEC.php
La chaine Youtube d’un investisseur long terme pour apprendre à investir en bourse : Finance Académie
La chaîne Youtube du Financial Times avec des reportages très instructifs : https://www.youtube.com/@FinancialTimes
Disclaimer :
Les informations contenues dans cette newsletter sont fournies à titre purement informatif et éducatif. Elles ne constituent pas une recommandation d’achat, de vente ou de détention d’instruments financiers. Les contenus, analyses et opinions présentés reflètent uniquement le point de vue des auteurs au moment de leur rédaction et peuvent évoluer.
Investir sur les marchés financiers comporte des risques, notamment celui de perdre tout ou partie de l’investissement initial. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Avant de prendre une décision d’investissement, il est recommandé de consulter un conseiller financier ou un professionnel habilité afin d’évaluer la pertinence de ces informations en fonction de votre situation personnelle, de vos objectifs financiers et de votre tolérance au risque.
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Merci pour ton article, cependant il y a une coquille sur le montant du versement pea + pea pme : 225 k max en cumulé https://www.economie.gouv.fr/particuliers/plan-epargne-actions-pea#:~:text=Le%20plafond%20des%20versements%20est%20%C3%A9galement%20fix%C3%A9%20%C3%A0%20150%20000,%C3%A9lev%C3%A9%2C%20%C3%A0%20225%20000%20%E2%82%AC.